RAY Man, Le Violon d’Ingres, photographie, 29.6 × 22.7 cm, musée national d'Art moderne, Paris, 1924
En pleine naissance du surréalisme (1924 – 1966), l’artiste peintre new-yorkais Man Ray sera l’un des pionniers de ce mouvement artistique, avec la naissance de la photographie une nouvelle technique artistique qu’il apprivoisera dans cette période en même temps que son arrivée dans la ville de Paris en 1921.
À l’époque la photographie n’était pas encore considérée comme une technique artistique à part entière. L’utilité était uniquement de retranscrire la réalité. Le modèle « Kiki de Montparnasse » (Alice Prin) refusait de poser pour lui avec ce prétexte. Man Ray lui répondit alors : « Pas moi… je photographiais comme je peignais, transformant le sujet comme le ferait un peintre. Comme lui, j’idéalisais ou déformais mon sujet ». Le Violon d’Ingres illustre parfaitement ces propos ainsi que le mouvement du surréalisme. Nous pouvons y retrouver une photographie à mi-chemin entre la peinture et la reproduction mécanique.
Les deux ouïes dessinées à la mine de plomb et à l’encre de Chine vont métamorphoser le corps du modèle en violon. Cette photographie fait référence à l’expression populaire « avoir un violon d’Ingres » ce qui signifie avoir un hobby en référence au peintre Ingres. De plus, les bras cachés du modèle poussent cette idée, certaines personnes laissent entendre que Man Ray avait demandé à « Kiki de Montparnasse » de cacher ses bras lors de la prise de vue, pour donner l’impression qu’il jouait avec comme un violon (voir sources pour plus d’informations).
L’hybridation des deux techniques utilisées, à savoir la peinture et la photographie, vont permettre de créer une représentation du corps qui s’associe à un violon. Cette œuvre est ainsi une référence concernant la fin de la photographie en tant que technique artistique qui n’existe que pour représenter le réel.
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